mercredi, 09 avril 2025 06:18

Hausse des demandes d’asile au poste frontalier de Saint-Bernard-de-Lacolle

Québec Québec photo: pixabay

Le poste frontalier de Saint-Bernard-de-Lacolle, au sud de Montréal, connaît une augmentation constante des demandes d’asile depuis le début de l’année 2025. Cette tendance coïncide avec l’approche de la date limite fixée par les autorités américaines pour le retrait du statut temporaire de protection pour des centaines de milliers de migrants. Les chiffres les plus récents montrent un pic de 1 356 demandes enregistrées en mars, suivi de 557 requêtes au 6 avril.

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Hausse des demandes d’asile au poste frontalier de Saint-Bernard-de-Lacolle

Le poste frontalier de Saint-Bernard-de-Lacolle, au sud de Montréal, connaît une augmentation constante des demandes d’asile depuis le début de l’année 2025. Cette tendance coïncide avec l’approche de la date limite fixée par les autorités américaines pour le retrait du statut temporaire de protection pour des centaines de milliers de migrants. Les chiffres les plus récents montrent un pic de 1 356 demandes enregistrées en mars, suivi de 557 requêtes au 6 avril.

Des milliers de Haïtiens menacés d’expulsion par les États-Unis

La majorité des demandeurs arrivant à la frontière québécoise sont originaires d’Haïti, cherchant à quitter les États-Unis avant que leur statut légal ne soit révoqué. L’élection de Donald Trump en 2016 a marqué un tournant dans la politique migratoire américaine. Depuis, des milliers de personnes, notamment des Haïtiens, ont reçu des lettres leur signifiant la fin de leur protection temporaire. Ces documents déclenchent souvent une fuite immédiate vers le nord.

Le ministère américain de la Sécurité intérieure a confirmé que 532 000 migrants originaires de Cuba, Haïti, du Nicaragua et du Venezuela perdraient leur statut le 24 avril. À cela s’ajoute la décision de mettre fin à la protection de 600 000 Vénézuéliens et 500 000 Haïtiens, qui devait prendre effet en août, bien qu’elle ait été temporairement suspendue par un juge fédéral.

Moins de demandes qu’en 2024, mais la pression reste forte

Malgré la hausse à Saint-Bernard-de-Lacolle, le nombre total de demandes d’asile enregistrées au Canada jusqu’au 6 avril 2025 reste inférieur à celui de l’an passé. En 2024, 11 118 demandes avaient été soumises à la même période, contre 5 246 cette année — une baisse d’environ 53 %. Ce recul est attribué en partie à la baisse des arrivées par voie aérienne, autrefois un canal important pour les migrants.

Toutefois, les autorités canadiennes restent vigilantes. L’expérience du premier mandat de Donald Trump, durant lequel plusieurs milliers d’Haïtiens avaient traversé illégalement la frontière canadienne, incite à la prudence. La Gendarmerie royale du Canada a signalé récemment l’interception de neuf migrants haïtiens près de Franklin, au Québec, après leur passage à pied depuis l’État de New York.

L’Accord sur les tiers pays sûrs entre le Canada et les États-Unis limite les possibilités de demande d’asile à la frontière. Il impose que les réfugiés déposent leur demande dans le premier pays jugé sûr où ils arrivent. Il existe néanmoins des exceptions, notamment pour les mineurs non accompagnés, les personnes ayant de la famille au Canada ou celles qui franchissent illégalement la frontière et restent cachées avant de se déclarer.

Les récents développements suscitent des réactions politiques. Le chef du Parti libéral, Mark Carney, a souligné la nécessité d’appliquer strictement les règles de l’accord bilatéral avec les États-Unis. De son côté, le leader conservateur Pierre Poilievre a accusé le gouvernement en place de mal gérer l’immigration, qualifiant le système d’« inefficace ».

Tensions accrues entre contrôle frontalier et impératif humanitaire

Les autorités canadiennes tentent de concilier sécurité, responsabilité légale et obligations humanitaires. Alors que des citoyens canadiens d’origine haïtienne ont été arrêtés pour violation de la Loi sur l’immigration, les forces de l’ordre multiplient les contrôles à la frontière sud. Le recours à des hélicoptères et à des chiens policiers pour repérer les migrants témoigne de la montée en tension dans la région.

Les prochains mois seront décisifs. Plusieurs facteurs, dont l’expiration imminente du statut temporaire de centaines de milliers de personnes aux États-Unis, pourraient provoquer un nouveau flux de migrants vers le Canada. Le gouvernement fédéral se prépare à une éventuelle recrudescence de demandes, tout en essayant de maintenir un équilibre entre protection des frontières et respect du droit d’asile.

Source: CTV NEWS

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