dimanche, 12 janvier 2025 08:30

Femmes en quête d'asile - deux destins, un même espoir

asile-Canada asile-Canada pixabay/ photo d'illustration

Deux mères ont fui leurs pays respectifs, emportant leurs enfants avec elles, pour échapper à des violences basées sur le genre. L'une a trouvé une nouvelle vie au Canada, l'autre vit sous la menace constante d'une expulsion. Ces histoires illustrent les obstacles que rencontrent certaines femmes dans leur quête de sécurité.

Sommaire:

Des disparités dans l'accueil des réfugiés selon leur pays d'origine

Entre janvier 2018 et mars 2024, près de 40 000 cas de violences domestiques ont été examinés par la Commission de l'immigration et du statut de réfugié du Canada (CISR). Pourtant, les chances d'acceptation varient fortement en fonction du pays d'origine. Par exemple, 58 % des Nigérianes ont vu leurs demandes acceptées, contre 98 % pour les femmes iraniennes et 94 % pour celles venant de Turquie. Cette disparité s’explique en partie par les critères d’évaluation des preuves et les perceptions des risques encourus.

Le cas d'Emily Owie - un combat contre un système rigide

Emily Owie, mère de quatre enfants, a fui le Nigeria après avoir été kidnappée et agressée à plusieurs reprises. Malgré des preuves solides de ces attaques et une lettre médicale confirmant les violences subies, sa demande d’asile a été rejetée trois fois par le Canada. Les autorités ont estimé qu’elle pouvait être en sécurité dans une autre région de son pays. Ces refus contrastent avec les cas où l'agresseur est lié à un gouvernement, situation souvent jugée plus critique.

Une protection plus accessible pour d'autres nationalités

L’expérience de Deniz, une mère turque, met en lumière un parcours différent. Deniz, une réfugiée turque, a traversé plusieurs pays avec ses deux enfants avant d’atteindre le Canada en 2021. Fuyant les violences familiales et les attaques physiques graves, elle a présenté sa demande d’asile. Lors de son audience, les détails poignants de son histoire ont convaincu la CISR. Elle a été accueillie au Canada, où elle construit une nouvelle vie avec ses enfants. Ce contraste met en évidence les différences de traitement selon les origines et les circonstances des demandeurs.

Les défis persistants pour les femmes en quête de sécurité

Le Canada et les États-Unis partagent un Accord sur les tiers pays sûrs, qui oblige les réfugiés à demander asile dans le premier pays où ils arrivent. Cependant, ce système pénalise les femmes comme Emily Owie, pour qui les États-Unis sont perçus comme hostiles aux victimes de violences fondées sur le genre. Les experts soulignent que les exigences de preuve aux États-Unis sont souvent irréalistes et peu adaptées à ces situations.

La contribution des réfugiés au Canada malgré l'incertitude

Malgré les difficultés, Emily Owie et ses enfants ont montré une résilience remarquable. Ses enfants excellent dans leurs études et s’intègrent activement à la société canadienne. Elle-même travaille comme aide-soignante. Emily insiste sur leur volonté de contribuer à la communauté. Cependant, l’ombre de l’expulsion continue de hanter leur quotidien.

Ces récits illustrent l’urgence de réviser les politiques d’asile pour mieux protéger les victimes de violences basées sur le genre. Le système canadien, bien que plus humanitaire que d'autres, révèle encore des failles qui nécessitent une attention immédiate.

Source: cbc.ca

Voyage et Nourriture

  • 1