dimanche, 29 décembre 2024 10:20

La radicalisation des jeunes Canadiens

La radicalisation des jeunes La radicalisation des jeunes pixabay/photo d'illustration

La radicalisation en ligne des jeunes Canadiens, parfois dès l'âge de 12 ans, devient une préoccupation majeure pour les autorités et les professionnels de la santé mentale. Les récents rapports publiés par des organismes comme la Gendarmerie royale du Canada (GRC) et l’alliance des « Cinq Yeux », qui regroupe notamment le Canada, l’Australie, et le Royaume-Uni, mettent en lumière une tendance inquiétante : l’influence croissante des idéologies extrémistes sur les mineurs.

Spis des contenus:

La radicalisation en ligne, un danger grandissant

Selon les autorités, les plateformes numériques comme TikTok, Instagram ou encore Roblox servent désormais de points d'entrée à ces idéologies violentes. Ces espaces numériques, initialement conçus pour le divertissement, sont détournés en outils de propagande, exposant les jeunes à des idéologies telles que le fondamentalisme religieux et la suprématie blanche. Les recruteurs exploitent les vulnérabilités des adolescents, leur offrant une communauté virtuelle où leurs frustrations peuvent être canalisées vers des pensées haineuses.

La pandémie de COVID-19 a exacerbé ce phénomène. Les confinements prolongés ont conduit de nombreux jeunes à passer la majorité de leur temps en ligne, augmentant ainsi leur exposition à ces discours radicalisés. Depuis 2020, des organismes comme Yorktown Family Services à Toronto constatent une hausse significative des cas de radicalisation parmi les adolescents et les jeunes adultes.

Des conséquences alarmantes et des interventions nécessaires

Les forces de l'ordre ont déjà dû intervenir dans plusieurs cas impliquant des mineurs. À Ottawa, un garçon de 15 ans a été accusé de comploter une attaque terroriste ciblant une communauté juive. Dans une autre affaire récente, un adolescent de la région de Toronto a été lié à un groupe extrémiste. Ces exemples montrent que les idées violentes peuvent se transformer en actions destructrices si elles ne sont pas interceptées à temps.

Face à cette menace, des initiatives comme le programme ETA (Estimated Time of Arrival) ont vu le jour. Soutenu par le Fonds de résilience communautaire du gouvernement canadien, ce programme aide les jeunes à sortir du cercle vicieux de la radicalisation. Près de 250 jeunes ont été accompagnés depuis la création du programme, et seulement un participant a fini par être arrêté. Ce succès repose sur une approche inclusive, visant à répondre aux besoins émotionnels et psychologiques des jeunes sans recourir à des idéologies violentes.

Une réponse collective indispensable

Les rapports des « Cinq Yeux » insistent sur la nécessité d'une réponse coordonnée. Les forces de l'ordre seules ne peuvent pas contrer ce phénomène complexe. Les écoles, les parents, les services sociaux et les professionnels de la santé mentale doivent travailler ensemble pour prévenir la radicalisation. L'éducation et la sensibilisation sont également essentielles pour permettre aux jeunes de développer un esprit critique face aux contenus en ligne.

Cependant, ces efforts nécessitent des ressources durables. Le financement du programme ETA, par exemple, expire à la fin de l'année, compromettant sa capacité à intervenir efficacement. Une mobilisation des autorités et un soutien financier pérenne sont cruciaux pour renforcer la résilience des jeunes Canadiens face aux discours extrémistes.

Les initiatives actuelles montrent qu'il est possible d’agir avant qu'il ne soit trop tard. Mais cela exige une implication de toute la société, un investissement collectif dans l’avenir de la jeunesse et un engagement à combattre les idéologies qui menacent les valeurs démocratiques du Canada.

Source: cbc.ca

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